Observez-vous des disparités sur le territoire en termes d’adaptation au numérique ? Et par rapport aux différents commerçants et artisans ?

Certains territoires n’ont aucune accessibilité au numérique, surtout pour les très petits marchés, il y a ce besoin d’approvisionnement. Pour ces zones montagneuses et rurales, on constate une évolution d’un système de camions pour faire de la livraison. Ce n’est pas de la numérisation, c’est du contact direct qui permet de garder une relation avec le client.
Il est indispensable d’avoir ce lien social afin d’avoir des rues et des quartiers animés, c’est ce qui nous manque depuis le début de la crise sanitaire.
Imaginez si demain tout est numérisé, c’est le drame, il n’y a plus de relation entre le commerçant et le client. Que deviendraient nos cœurs de ville ?
Sur les marchés, ce n’est pas possible les commerçants sédentaires manquent d’envie aussi.
- Existe-t-il un outil numérique référençant les marchés ? En Province, quand on essaye de s’informer sur les marchés présents, il y a peu d’applications intuitives qui fonctionnent.
Depuis le début du Covid, il y a eu beaucoup d’organismes qui se sont mobilisés. Pour les marchés, l’idée était la création d’un site de géolocalisation des marchés. Nous l’avions eu, en créant le site marchésdefrance.org, cependant cela n’a pas fonctionné.
Il aurait fallu que le commerçant s’accapare le site, et s’investisse pour mettre les produits en ligne, faire la promotion de la semaine, changer les photos… Les commerçants ne savent pas le faire et les sédentaires connaissent ce même problème. Je pense que le site de la ville peut booster ce genre d’initiatives. De plus, les start-ups n’avaient pas la possibilité de prendre en compte 12 000 marchés au total en France. On a manqué de suivi, il fallait prendre en main la situation pour rendre ce site utile et fonctionnel. Je ne peux pas vous citer des exemples de réussite de numérisation de marchés, je n’en ai pas.
Si on s’intéresse aux marchés dans les quartiers populaires des grandes métropoles : le marché est perçu comme quelque chose de mixte, culturel, et humain. Ces consommateurs qui ne connaissent pas autre chose que le marché, c’est des milliers de personnes qui ne maîtrisent pas le numérique.. mais ces clients font partie de notre ADN.