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Fédération Française de la Franchise

Véronique Disours-Buhot, Déléguée générale de la Fédération Française de la Franchise

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La FFF est la fédération représentative de la franchise qui, depuis sa création en 1971, met son expertise et son professionnalisme au service de cette stratégie de développement des entreprises. Avec plus de 160 réseaux adhérents sélectionnés sur des critères déontologiques, représentant 45 % des franchisés français, la FFF est une interface essentielle entre pouvoirs publics, créateurs de réseaux, entrepreneurs et investisseurs.

Les commerces franchisés possèdent un grand avantage sur les commerces isolés : la plupart des franchises avaient déjà développé leur réseau numérique bien avant la crise sanitaire.

Comment aidez-vous vos adhérents à opérer leur transformation numérique ?

Les commerces franchisés possèdent un grand avantage sur les commerces isolés : la plupart des franchises avaient déjà développé leur réseau numérique bien avant la crise sanitaire. Afin de développer une franchise au niveau national, il est important d’avoir un site internet qualitatif. Par conséquent, il préexistait à un niveau de maturité différent à chaque franchise, un réseau omnicanal qui est bien souvent mis à disposition des franchisés.
C’est le rôle de la tête de réseau d’anticiper ces sujets et d’apporter un accompagnement à ses franchisés et la formation au numérique est en grande partie prise en charge par le franchiseur.

Les franchiseurs consacrent souvent une partie de leur site aux franchisés, qui peuvent alors apporter une personnalisation en fonction des informations propres au point de vente et relayer des informations, animations et promotions locales. La promotion des franchisés est donc plus efficace car il y a une visibilité de la marque tout en étant personnalisée. Cela permet un développement important et un ancrage territorial fort de la marque.

Les commerces franchisés possèdent un grand avantage sur les commerces isolés : la plupart des franchises avaient déjà développé leur réseau numérique bien avant la crise sanitaire.

  • Observez-vous des disparités sur le territoire en termes d’adaptation au numérique ? Observez-vous des disparités par rapport aux différents commerçants et artisans ?

En dehors des rares zones non couvertes par le réseau, le déploiement du digital ne connaît pas de disparité liée aux territoires. La seule barrière est culturelle et si le franchiseur en a la capacité, ou s’il se fait bien accompagner, il n’y a pas de difficulté majeure. Une grande partie de cette transition dépend également du franchisé, et de de sa volonté d’opérer cette transition. Durant la crise sanitaire, beaucoup de gens ont découvert le numérique et se sont rendus compte de l’efficacité de ses outils et des bénéfices qu’ils apportaient. Je vois très peu de disparité territoriale mais parfois encore quelques réticences au changement qui s’estompent très vite avec la crise. Je ne vois pas non plus de disparité entre les types de commerces. Le digital s’adapte à tous les concepts et tous les secteurs et crée un lien différent et complémentaire avec les consommateurs. Il est bien sûr préférable de concevoir son commerce de façon omnicanale dès le début si on le peut… Je pense qu’il va devenir très compliqué pour les commerçants de faire sans site internet, Click & Collect, commandes en ligne… C’est un véritable outil marketing qui devient indispensable. On a tort d’opposer commerce physique à commerce digital, on devrait davantage les considérer comme complémentaires.

Est-ce que le numérique fait l’objet de cours dans votre formation ?

La FFF organise régulièrement des webinars et des ateliers sur l’outil numérique qui permettent aux franchises d’échanger sur les bonnes pratiques, les expériences ainsi que les erreurs à ne pas faire. Nous avons également des formations qui permettent aux développeurs de réseaux de comprendre comment trouver des nouveaux candidats à la franchise via les outils digitaux.

Cependant, en ce qui concerne la formation à l’utilisation des outils numériques pour les franchisés, cela est plutôt du ressort de la tête de réseau qui met à disposition ces outils.

Cela fait partie de la transmission du savoir-faire du franchiseur, qui est le fondement de la franchise.

Concernant les formations et animations faites par la FFF sur ces sujets sur les derniers mois : En mai 2020, nous avons traité la RGPD et sensibilisé nos adhérents à la protection des données, à la législation et à la réglementation des sites internet. En juin nous avons organisé un webinar sur la communication numérique. En septembre, nous avons fait un atelier sur la protection de la marque sur internet et enfin en novembre un webinar sur le Click & Collect.

Comment voyez-vous la numérisation de nos centres-villes, la livraison, le Click & Collect ? Comment voyez-vous l’évolution du numérique ?

Le fait de bien organiser son réseau omnicanal en utilisant la complémentarité des canaux pour différencier les actes d’achats représentera un énorme potentiel de développement et un outil concurrentiel redoutable.

Offrir à un consommateur la possibilité d’effectuer ses achats récurrents via le click and collect, pourrait lui libérer le temps nécessaire pour flâner sur le lieu de vente et réaliser des achats d’impulsion, des achats non prévus, des achats plaisir, bref des achats additionnels… Le digital bien pensé ne constituera pas une barrière au commerce physique mais un lien avec le magasin…

Comment imaginez-vous le centre-ville et les commerçants en 2030 ?

Avec comme horizon 2030, je pense que les grands gagnants seront les commerces et les services connectés. Aujourd’hui, l’idée de créer un commerce sans avoir de réseau omnicanal me paraît saugrenue. Une marque qui n’a pas de site marchand crée une vraie frustration pour le consommateur qui ne peut pas avoir accès à la marque quand bon lui semble. Son lien avec la marque est réduit à ses déplacements physiques en magasin. On conçoit aisément le déficit concurrentiel que cela représente…

Ce canal révolutionne plusieurs fonctions vitales au commerce : le marketing et la communication, la promotion, mais aussi la logistique des produits… C’est tout l’équilibre des concepts qu’il faut retravailler…

Décider de se former au digital n’est pas une question d’âge ou de génération mais une question de curiosité, d’envie de vivre avec son temps et de regarder l’avenir… C’est un état d’esprit indissociable avec celui de l’entrepreneur !