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Ville de Saint-Raphaël

Yoann Cousin, Manager de Centre-Ville de l’Office de Commerce de Saint-Raphaël

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L’Office de Commerce de Saint-Raphaël se positionne sur la création d’un chèque-cadeau local pour recréer du pouvoir d’achat et du chiffre d’affaires en sortie de Covid-19 !

Une ville engagée durablement pour le centre-ville :

La vie commerciale de la ville de Saint-Raphaël, ce sont plus de 5000 entreprises sur la globalité du territoire pour environ 900 commerces physiques dans ses cœurs de ville. Le taux de vacance est de 8 % en centre-ville ce qui est relativement faible par rapport à la moyenne nationale qui se situe à 12 %. Et 62% des commerces dépendent directement des flux de l’activité touristique.

Saint-Raphaël est devenue une ville où la vitalité est présente à l’année et n’est plus seulement une station balnéaire. Les acteurs locaux sont de véritables défenseurs du centre-ville qui s’organisent collectivement pour encourager le « consommer local ». Tout le long de l’année, des initiatives urbaines permettent d’embellir l’attractivité commerciale du centre-ville. Par exemple, des plafonds de papillons colorés furent installés début février pour optimiser les parcours marchands dans les artères piétonnes stratégiques. Une artiste locale a même produit un petit film pour partager sur les réseaux sociaux cet habillage poétique et attirant. Donner l’envie au consommateur et aux citoyens de venir en centre-ville, ce sont des politiques simples mais efficaces d’embellissement des centres-villes.

L’office de commerce de Saint-Raphaël :

L’office de commerce est municipal. Sa mission principale est d’accompagner durablement le commerce local et d’optimiser au maximum l’activité commerciale du centre-ville.

Le Comité de suivi de l’Office de Commerce est composé de partenaires publics et prives qui participent au travail de réflexion de l’Office de Commerce (Mairie ; Association de Commerçants « ARCOR » ; CCI du Var ; Chambre de Métiers du Var ; acteurs économiques…). Les ressources mobilisées, les moyens humains, les moyens financiers ou encore la planification de projets seront étudiés lors des séances. Volontairement ce comité a été élargi vers des membres issus de la grande distribution pour créer une meilleure synergie entre les polarités marchandes périphériques et le centre-ville. Leclerc, par exemple, qui est une entreprise locale qui emploie 200 salariés, fait partie de ce comité.

Le commerce face à la crise sanitaire :

Durant le confinement, l’office de commerce a recensé plus de 300 acteurs économiques. Une solidarité entre les commerçants s’est mise en place dès le début de la crise. Certains en fermetures administratives, tels que les fleuristes, ont prêté leurs locaux aux commerçants qui venaient habituellement vendre leurs produits sur les marchés de plein vent.

Des services de livraisons à domicile se sont fortement accentués afin de respecter les gestes barrières dans le rapport client/commerçant. Et dans certains cas, les gestions de commandes se sont mutualisées entre des commerçants.

L’office de commerce a mené des nombreuses actions pour compléter et soutenir ces initiatives :

  • Dès le confinement une enquête a été menée auprès des acteurs économiques pour voir quelles étaient leurs situations.

Nous avons eu un retour de 263 acteurs économiques. Nous en avons conclu que 80 % des commerces étaient fermés à Saint-Raphaël : 65 % de fermetures administratives et 15 % de fermetures volontaires dues aux coûts de fonctionnement. Pour 61 % d’entre eux un fond de solidarité a été demandé et le recourt au chômage partiel a été massif.

L’office a également constaté une grande inquiétude de la part des hôteliers et des restaurants qui dépendent davantage du secteur touristique et qui s’interrogent sur leur futur et leur réouverture.

  • Création d’un nouveau chèque cadeau local :

Son nom sera « le chèque cadeau de l’office de commerce ». Cette mesure a pour objectif de créer une vraie politique protectionniste de l’écosystème économique du centre-ville. Ce chèque cadeau sera opérationnel dès le mois de juin. Une réflexion est menée actuellement au sein de la collectivité pour distribuer des chèques-cadeaux aux agents municipaux qui ont travaillé durant la période du Covid-19 pour conditionner ces dépenses en centre-ville. Le chèque sera un moyen de remettre le client au cœur des actions commerciales et de soutenir les commerces qui auront accepté de l’utiliser comme moyen de paiement.

L’autre atout de cet outil et qu’il existe un avantage financier pour le comité d’entreprise qui achète ce chèque avec une défiscalisation de 171 euros par salarié.

  • Distribution de kits sanitaires

(50 masques, gants, rubans adhésifs, sacs poubelles, gel) accompagnés d’un kit de communication des gestes barrières. Le plan média des gestes barrières a été conçu sous la forme d’un BD en collaboration avec les célèbres dessinateurs Rodrigue et Curd Ridel.

La plaquette est volontairement très colorée de façon à décomplexer le rapport commerçant/clientèle dans le respect des gestes barrières.

  • Changement de notre politique de stationnement :

de nombreux espaces de stationnement deviennent des zones bleues. Cette démarche est provisoire, le temps de revenir à une situation normale.

  • Démarche de formation d’agents municipaux

Pour aller expliquer les gestes barrières aux commerçants. On sensibilise les commerçants sous forme de préconisations sanitaires à respecter dans leurs espaces de ventes.

  • En collaboration avec la CAVEM, le système de prêt à taux zéro a été amplifié.

En collaboration avec la CAVEM, le système de prêt à taux zéro a été amplifié. 240 000 euros ont été ajoutés à l’échelle de la CAVEM pour accorder des prêts entre 4 000 et 10 000 euros selon la demande. Cela pourrait palier aux refus des demandes d’aides par les banques.

Des défis pour demain :

La situation économique est encore difficile à appréhender et de nombreux points restent encore à clarifier :

  • Dès qu’un commerçant est en difficulté nous lui avons apporté notre aide par le biais du CCAS (centre communal d’action sociale). Mais nous avons le droit d’agir pour une personne physique mais pas pour une personne morale donc cela prend la forme de bons alimentaires, de paiement de facture d’électricité, de téléphone ou de loyer. C’est pourquoi, nous avons missionné le service juridique pour analyser ce qu’il est possible de faire en toute légalité pour aider nos commerces, mais en tant que personne morale.
  • Certains bailleurs ont accepté de baisser le montant des loyers pendant 2 mois. Le problème qui se pose c’est que certains commerçants ne se disent pas en capacité de rouvrir au 11 mai 2020.
  • La question du flux touristique durant l’été 2020 est une question délicate. Pour le moment, considérant que nos déplacements restent limités à 100 km, nous ne pouvons pas nous projeter sur une prospection touristique adaptée. Dans ce contexte, les professionnels du tourisme ne peuvent pas encore se projeter sur une combinaison « respect sanitaire + rentabilité de l’établissement ».