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SNCF Gares & Connexions

Antoine Nougarède, Directeur général SNCF Retail & Connexions – Stanislas Cebron De Lisle, Directeur des Projets Urbains SNCF Retail & Connexions – en charge du programme 1001 Gares

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L’entreprise SNCF Gares & Connexions, grâce à sa filiale SNCF Retail & Connexions, a pour mission de valoriser et gérer les espaces commerciaux des 3 000 gares françaises. Elle intervient depuis la conception, les études et les projets jusqu’à la gestion quotidienne des commerces en passant par la commercialisation de ces espaces. Son financement se base sur les rémunérations des services fournis aux transporteurs ferroviaires (péages des trains) et sur les concessions commerciales (commerces, publicité, parkings).

L’entreprise SNCF Gares & Connexions fonctionne selon une logique de péréquation : les redevances commerciales perçues sur les grandes gares permettent de financer les investissements dans les petites gares.

La gare d’hier et celle d’aujourd’hui :

Depuis le XIXème siècle, la gare est un élément d’urbanisme central de la ville, autour duquel se sont développés des logements, des hôtels, des commerces et activités économiques… Depuis quelques années, l’utilisation de plus en plus systématique de la voiture, l’évolution des technologies (vente de billets en ligne..) et le phénomène de métropolisation ont conduit à l’affaiblissement des petites gares voire à leur abandons ou disparition.

Un retour à la gare : un lieu de vitalité à la fois commerciale et urbaine :

Notre entreprise travaille déjà activement à replacer les gares en tant que moteur des centres villes : nous réalisons ainsi de plus en plus de partenariats avec des commerçants, des producteurs ou des restaurateurs locaux de façon à s’ancrer au territoire tout en soutenant la culture et le terroir local. La gare ne doit plus seulement être un lieu de transit mais un lieu véritablement ancré dans son territoire, un lieu de vie.

  • La gare est l’entrée de la ville au centre-ville :

Pour mettre en œuvre ce lien entre la gare et la ville, nous optimisons sans cesse l’intermodalité des modes de transports, et la connexion physique ou virtuelle des gares avec les centres villes. Nous menons également des études de potentiel et d’études commerciales dans des villes, telles que Blois et Arras, et dans les centres villes, comme à Mantes-la-Jolie.

  • Les petites villes ou villes moyennes qui sont connectées au train sont plus vivantes et plus attractives :

La gare constitue en effet un mini-hub, facile d’accès par tous les modes de déplacements. Les gares peuvent ainsi, en plus de leur fonction de transport, jouer un rôle touristique, patrimonial, social et historique. Par exemple, dans des petites gares, nous avons développé des crèches ou des centres de santé.

  • Le projet « 1001 gares », a pour mission de mettre à disposition des mètres carrés vides dans les petites gares pour y implanter des activités, pas seulement commerciales, et utiles aux territoires : des associations, des artisans, des offices de tourisme, des maisons de santé ou même des espaces sportifs et de loisirs. L’idée étant d’optimiser un maximum l’espace au sein de la gare afin qu’elle devienne un véritable lieu de vie et de sociabilité, et puisse retrouver une « seconde vie »

Les gares sont les portes d’entrée et l’image des centres-villes.

LES PROPOSITIONS :

Les gares face à la crise sanitaire actuelle :

La crise sanitaire a mis en sommeil les trains, les gares et les commerces qui y sont liés. Néanmoins, cette période ne signe pas l’arrêt de mort des gares, bien au contraire. Cette crise a révélé plus que jamais que nos actions doivent s’intensifier et que la gare peut être un espace aux mille et une opportunités.

  • Réaffirmer plus que jamais cet ancrage territorial : Le projet 1001 gares sera poursuivi et accéléré afin d’assurer les meilleurs résultats, en travaillant étroitement avec les collectivités ;
  • Le train a un avenir prometteur : à l’échelle du territoire français et européen, le train reste le moyen de transport le plus propre et le mieux adapté aux distances du quotidien, ou touristiques et d’affaires. Et à l’inverse de l’aérien, le train aura nettement moins de difficultés à redémarrer à la sortie de cette crise ;
  • La gare peut être un soutien aux producteurs et commerçants locaux qui connaissent des difficultés : nous avons déjà des accords avec des paniers fraîcheurs, les AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et des réseaux comme « la ruche qui dit oui ». Le retour à une consommation locale est un mouvement qui s’est accentué durant la crise et que nous voulons voir perdurer, en favorisant l’implantation de ces activités de proximité dans nos gares
  • La gare comme point de relais du commerce local : en résonance avec une consommation plus locale, la gare a été durant la crise un point relais des commerçants locaux, et souhaite pérenniser cette activité , avec par exemple les drives où des clients viendront récupérer leurs commandes, pour des produits alimentaires ou autres.. Elle est accessible (des parkings) et sécurisée en bénéficiant de larges espaces. Ces conditions en feraient un lieu optimal et sécurisé. Un drive a été réalisé notamment dans la Gare de Saint-Flour dans le Cantal, en partenariat avec SNCF et le groupe La Poste.
  • La gare est un lieu culturel : au-delà des aspects commerciaux, ce qui fait cohésion sociale c’est un bien national tel que la mémoire commune de cette crise. C’est pourquoi, en accord avec le Ministère de la Culture, nous voulons afficher dans les gares des photos de toutes les personnes qui ont été au front durant cette crise. Cette campagne s’intitulerait « 1001 mercis ». L’idée est novatrice car la gare devient un lieu d’expression mais aussi de rassemblement commun. D’une façon générale, nous cherchons à valoriser les activités culturelles en gare, ce qui est là encore un levier potentiel pour travailler main dans la main avec les territoires

Questions/Réponses :

  • Le déconfinement progressif aura lieu à partir du 11 mai. Comment envisagez-vous cette reprise ?

La réouverture des gares se prépare mais elle ne sera pas simple. Le trafic ne pourra pas repartir à plein régime et la capacité des trains sera réduite. Toutes les mesures sanitaires sont en train d’être mises en place avec la mise à disposition de gel hydroalcoolique, un renforcement du nettoyage, l’installation de panneaux d’informations, de marquages au sol.

  • Comme vous le savez de nombreux commerces sont fermés depuis le début du confinement notamment ceux vendant des produits n’étant pas jugés de première nécessité. Pensez-vous que certains commerçants ne pourront pas se relever ?

Dès le 16 mars, nous n’avons plus exigé les loyers de nos commerçants pour conserver leur confiance, parce que la situation est périlleuse pour eux, mais aussi pour qu’ils restent fidèles aux gares dans leurs stratégies d’implantation. Les commerçants sont affaiblis depuis les manifestations de gilets jaunes et les grèves, il est inutile de leur asséner plus de charges. Cette politique sera appliquée aux petits comme aux grands commerçants, sans aucune distinction.

En somme :

Dans le contexte actuel, les gares peuvent faire l’objet d’une transformation physique et fonctionnelle qui sera profitable au train, à l’environnement, à l’économie locale, et par conséquent à la vie et l’attractivité des centres-villes auxquels elles sont rattachées.