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Réunion Régionale Hauts-de-France

Réunion Régionale Hauts-de-France – Mardi 11 Mai 2021

Durant 1h30, des élus spécialistes du numérique se sont retrouvés autour de la question : “Quel est l’équilibre à trouver pour les commerçants et les artisans à l’heure de la révolution du numérique ?” dans le cadre du Printemps du Numérique, un événement soutenu par la Ministre de la Cohésion des Territoires, Jacqueline GOURAULT, et le Ministre délégué Alain GRISET, que nous avons officiellement lancé le 14 Avril 2021 dernier (à découvrir ici).

Différents acteurs du centre-ville ont livré leur avis sur la question. Ces échanges viendront nourrir le livre blanc synthèse des différentes auditions remis prochainement aux Ministres Jacqueline Gourault, Alain Griset, Cédric O…

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La région Hauts-de-France s’étend sur 31 813 km2 avec 12 départements :

Aisne (02) / Nord (59) / Oise (60) / Pas-de-Calais (62) / Somme (80)

Avec ses 5 départements, la nouvelle région compte plus de 6 millions d’habitants et se place ainsi au troisième rang des régions françaises. Elle dispose de 500 km de frontières (Belgique, Angleterre) et d’une façade maritime de 180 km.

Didier Rizzo, Adjoint au maire, Ville de Valenciennes

→ Je découvrez le centre-ville de Valencienne

Le centre-ville reste une préoccupation, on l’a vu, les français quittent les grandes villes pour s’installer dans des plus petites villes avec des centres-villes à taille humaine.

J’espère que cette réunion va motiver certains acteurs du centre-ville à passer le pas du numérique, avec des expériences différentes mais tout aussi intéressantes les unes que les autres.

Le partenariat est également important, il faut la puissance local ainsi que la pertinence de la CCI, rien ne peut se faire sans les deux. Il faut aller chercher les commerçants pour les accompagner.

Les commerçants ne doivent pas voir le numérique comme une charge supplémentaire, ils doivent se rendre compte qu’il y a un vrai gain à gagner en mettant leurs produits sur la plateforme.

La nécessité de cet outil doit être étendue, et au-delà de la numérisation, c’est la qualité qui doit être présente. Il est impératif d’avoir un complément numérique pour les moments où la boutique n’est pas ouverte en physique, et cela n’engendre pas une mauvaise gestion du magasin en physique. L’outil numérique est totalement en phase avec le physique, il faut être présent sur tous les canaux possibles.

Par exemple, des casiers sont actuellement mis en place, ils constituent une réelle solution pour les moments où la boutique physique n’est pas ouverte. En journée, il y a aussi des moments vides qu’on peut passer en ligne à gérer une page.

Renaud Sore Larregain, Responsable de l’Observatoire National de la Gestion de Centre-Ville au sein de l’association Centre-Ville en Mouvement

Il est très important de faire parler le terrain, la créativité déborde de partout en ce moment dans les collectivités.

Les plateformes de commerce sont les plus courantes comme exemple de solution numérique mais elles sont loin d’être les seules. Il y a aussi des applications très utiles ainsi que de la réalité augmentée pour des visites… L’idée de cette réunion est de remonter les initiatives qui ont marché ou non, chaque idée est intéressante.

Il faut apprendre et progresser dans la gestion des villes. Cette révolution numérique a été accélérée avec le Covid-19 et c’est finalement une bonne chose, elle permet de faire plein de nouvelles actions à distance.

La révolution numérique a aidé les Pure Players mais c’est aussi ce qui a boosté les petits commerces à s’y mettre et à se faire violence.

Une partie de ces technologies peut aider tous les acteurs qui existent et améliorer la qualité de vie. Cela peut promouvoir le télétravail pour continuer à vivre dans les petites villes, l’objectif est de créer un lieu moderne pour vivre tous ensemble. La diversité des retours d’expérience laisse beaucoup d’opportunités, la technologie re-booste la vie physique !

Les DATA sont des données très importantes pour le commerce de proximité. Ce sont des éléments de pilotage qui sont beaucoup présents pour le commerce de centre-ville, un outil formidable de traçabilité qui permet de comprendre le parcours marchand.

Par contre, j’aimerai avertir tout le monde que par rapport aux plateformes de vente en ligne, ce n’est pas une solution idyllique. Il y a trois points très importants: -la forme -le contenu -la communication. La forme est souvent très maîtrisée par des professionnels. Par contre, le contenu est souvent baclé ou oublié par les commerçants. Sans oublier la communication, qui demande beaucoup d’investissement au quotidien et qui en général n’est pas faite correctement. Si il n’y a pas ces trois ingrédients, la numérisation optimale du commerce ne peut pas marcher.

De plus, j’aimerais insister sur le fait qu’il ne faut pas oublier le commerce physique, à force de passer trop de temps en ligne, on aura tendance à mettre moins d’énergie en physique. Cela va amener à la banalisation. C’est un écueil à ne pas commettre.

Philippe Hourdain, Président CCI Hauts-de-France

Depuis 5 ans, nous travaillons sur la revitalisation des centres-villes. Je suis d’accord sur ce qui a été dit par Renaud Sore Larregain. Cependant ces solutions ne sont pas simples à installer. Les commerçants ne peuvent pas répondre seuls à ces défis qui s’opposent à eux.

La crise a été un accélérateur mais il est difficile de s’adapter tout seul, nous avons donc décidé de les aider, tout d’abord en se déplaçant dans les villes. La plupart des commerçants ne se sont pas appropriés les outils qui sont à leur disposition.

Le commerce change fondamentalement, et il faut former les gens à ce changement, à cette stratégie marketing qui représente un « tout ».

Il faut travailler tous ensemble et vite car le nombre de plateformes se multiplient, les banques réfléchissent à la création de Marketplace. Tout change très vite et les prochaines années sont une réelle opportunité pour trouver des solutions pour chacun.

Frédéric Chéreau, Maire de Douai

L’accompagnement numérique a été mis en place dès janvier 2020 avec un soutien financier avant la crise.

Ensuite, on a pris l’exemple de Valenciennes à Pâques 2020. La crise a accéléré le processus de la numérisation.

C’était un démarrage rapide. Notre plateforme rassemble plus de 10000 produits et représente environ 250 commandes par mois. C’est plus un outil de visibilité que de vente pour l’instant.

On a remarqué que les consommateurs appellent pour ensuite se rendre en magasin. Rentrer une partie des références sur le site est suffisant, cela donne de la visibilité ce qui fait venir les clients en réel.

Il y a aussi un gros effort à faire sur la formation, certains n’utilisent pas du tout le numérique, il faut donc commencer de zéro et cela doit s’apprendre et ce n’est pas inné. De plus, il n’y a pas que les plateformes de vente, les données récoltées de trafic sont très intéressantes pour la gestion des commerçants. On remarque des nouvelles façons de consommer, de nouveaux horaires d’ouverture plus adaptés aux consommateurs. On peut aussi parler des nouveaux moyens de communication. Il y a tout de même un paradoxe.

Le numérique est un outil remarquable pour remettre de l’humain, il ne sépare pas, au contraire il nous rapproche.

Certains commerces vont rester en ligne, ils y ont pris goût et voient le réel plus que cela apporte à leur activité. D’autres peuvent moins s’adapter mais chacun gère sa transition comme il le souhaite. En 2030, j’espère une révolution à taille humaine.

Laurent Rigaud, Président CMA Hauts-de-France

Des villes comme Valenciennes et Douai sont des villes remarquables dans la gestion de la transition numérique. Le milieu de l’artisanat est très important, il développe de la proximité et du lien social. La chambre des métiers accompagne tout le processus ainsi que la numérisation.

Un accompagnement personnalisé de chacun de nos artisans est indispensable car chaque activité est différente.

Maintenant, le premier contact se fait sur les réseaux sociaux et sur le site internet, il ne faut donc pas bâcler la communication sur ces canaux.

Nous avons réalisé une étude sur l’attente des commerçants qui a révélé que les artisans ont besoin d’accompagnement numérique. Beaucoup ont pris la situation en main, mais 30% ont encore du mal sur ce point. La boutique numérique est indispensable car elle permet d’avoir un contact permanent avec le consommateur. Il faut donc accompagner et sécuriser, en étant optimiste et avoir envie d’aider.

Dans cette transition, le module qui se met en place est en effet, dans un premier temps de l’information puis dans un second temps de la formation.

Bruno Fontaine, Président de la CCI du Grand Hainaut

On travaille sur le numérique depuis 5 ans, et cela part d’une réelle conviction. Certains ont pour objectif de faire du chiffre mais nous sommes plutôt dans une vision sur le long terme.

Il y a un équilibre à trouver, notre plateforme comptabilise 350 commerçants et 30 000 visiteurs par mois.

La vraie conviction est le local sans oublier la formation du commerçant au numérique. 80 % du boulot représente la gestion de la plateforme mais aussi la communication sur les réseaux sociaux.

Il faut faire adhérer les commerçants tout en leur proposant un service différent des autres plateformes.

La collectivité locale a pour rôle de communiquer et la CCI a pour but de former. Il y a un équilibre financier à trouver ainsi qu’une adaptation au local. C’est à partir d’un certain nombre de données qu’on peut observer une réelle évolution.

Sylvie Debreyne, Présidente de l’UCD de Douai

Notre plateforme est prise entièrement en charge par la ville avec deux personnes dédiées à sa gestion.

La formation est le plus grand problème que nous rencontrons, il faut vraiment les obliger et leur faire comprendre que ça vaut vraiment le coup.

Il faut que le commerçant donne du sien en voyant la réelle visibilité que cet outil apporte.

C’est la plus grosse problématique et c’est très compliqué d’y répondre. On a deux types de commerçants, ceux qui viennent nous voir pour avoir de l’aide et d’autres qu’il faut venir chercher directement dans leur magasin.