MENU FERMER

Proxity, filiale du Groupe EDF

Véronique Bru, Directrice générale, Proxity filiale EDF

bqbJqJXT

Proxity, filiale du Groupe EDF, agit sur les territoires en associant un outil digital et une action humaine forte : implantation d’une carte de fidélité à destination des clients de magasins en cœur de ville, accompagnée d’une animation régulière des centres villes concernés.

Le groupe EDF a lancé sa filiale Proxity depuis un peu plus d’un an. Dans le cadre de vos fonctions, quel est votre regard par rapport au numérique et à son utilisation dans nos centre-ville ?

Nous sommes surtout implantés dans des centres de petites et moyennes villes. Nous observons que le numérique n’est pas une évidence dans nos territoires. De fait, les commerçants ne sont pas souvent à l’aise avec cet outil.

Les techniques de visibilité et de référencement sur internet sont en effet peu maîtrisées. Elles demandent beaucoup de temps et ne sont pas le cœur de métier des commerçants.

Le consommateur n’est pas nécessairement non plus habitué à passer par le numérique. Même lorsqu’il est jeune et familier des outils numériques, il privilégie tout de même (et c’est une bonne nouvelle !) la convivialité du centre-ville. De plus, il y a une tendance à souhaiter acheter local, qui passe le plus souvent par une fréquentation physique des magasins.

La question du numérique est vaste et potentiellement complexe car le développement des outils numériques relève souvent aussi d’un projet de territoire. Créer un projet ambitieux autour d’un outil de mise en visibilité ne peut se faire qu’à certaines conditions : une bonne qualité de connexion à Internet, mais aussi l’émergence d’un collectif de commerçants, de consommateurs ainsi que le soutien des acteurs institutionnels et territoriaux.

Malgré ces constats, nous avons observé cette année l’utilité du numérique pour :

  • Fidéliser ;
  • Acheter ;
  • Mettre en visibilité les commerçants.

Mais le numérique n’est pas une fin en soi : son utilité ne se révèle que si l’on a mis en place une animation adaptée dans la durée. Il est nécessaire également que l’outil soit simple, intuitif, que le commerçant se sente accompagné dans sa démarche de numérisation. C’est aussi un sentiment qu’il faut développer du côté du consommateur, en utilisant des animations motivantes pour le consommateur : loterie, gains et cadeaux à gagner, événements virtuels pour la fête des mères, les fêtes de Pâques ou de Noël…, accompagnées d’une communication locale.

Nous proposons un outil de fidélité numérique permettant aussi le cagnottage lors d’achat en grandes surfaces. Les euros cagnottés doivent être obligatoirement dépensés dans les commerces de proximité et du centre-ville – c’est un élément de motivation pour les commerçants et les consommateurs ! Pour faciliter sa prise en main par les commerçants, nous avons observé que le moyen le plus efficace était de les former directement sur place, en poussant la porte de leur boutique.

La présence physique rassure les commerçants, car ils voient que nous sommes là pour eux et que nous serons toujours là si besoin. Il s’agit également de les rassurer sur les aspects techniques, bugs ou simplement appréhensions.

Cette méthode est également un bon moyen pour maintenir le lien social entre les différents acteurs.

Le centre-ville du futur combinera le digital et l’humain, si le numérique valorise le physique

640x480

Sur ces thématiques du commerce et du centre-ville, utilisant votre pass Proxity, avez-vous des données récentes à nous communiquer ?

Presque la moitié des ménages est porteur d’un Pass Proxity dans les territoires où Proxity est implanté. Nous pensons qu’un dispositif simple est souvent adopté, c’est le cas ici à plus de 45%. Dans la plupart des cas, la consommation des ménages en centre-ville a retrouvé son niveau précédent lorsqu’il y a eu des déconfinements, c’est une bonne nouvelle. Finalement là où nous pouvions avoir des doutes et des craintes, la tendance est à un retour à la consommation physique en centre-ville.

Le panier de consommation moyen en centre-ville sur une commune de taille petite à moyenne est de 40 euros au mois de mars (mois de confinement). C’est peu, mais on s’attend à ce qu’il double au moins en été, avec l’ensemble des boutiques ouvertes, et c’est bien entendu un indicateur dont nous allons suivre la progression.

90 % des membres de nos dispositifs sont des indépendants. Ils se mobilisent donc eux-mêmes, il y a une véritable volonté de la part des commerçants et une solidarité qui se crée également entre eux.

Pourquoi les commerçants rejoignent Proxity ? Plus de 80 % des commerçants citent :

  • La formation et l’accompagnement ;
  • L’animation et la communication locale ;
  • La simplicité.

Ces éléments témoignent des besoins des commerçants sur le terrain.

Comment imaginez-vous les centres villes et le monde commerçant à l’horizon 2030 ?

Les consommateurs continueront à soutenir leurs commerçants. Organiser des animations festives et commerciales semble être un bon moyen de dynamiser les centres villes, en valorisant l’expérience agréable que l’on peut y vivre. Le centre-ville sera également un lieu de renforcement du dynamisme économique et de l’équilibre économique des territoires. C’est un excellent outil de valorisation de l’emploi local.

Le centre-ville devrait aussi être un lieu attractif, comprenant les services du quotidien et de consommation locale – cet aspect est déterminant si l’on souhaite concilier diminution des déplacements, bien être et qualité de vie. Il sera convivial et permettra les rencontres et le partage.

Il combinera certainement le digital et l’humain, si le numérique valorise le physique.