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Programme Petites villes de demain

Juliette Auricoste, Directrice du programme Petites villes de demain, ANCT

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Juliette Auricoste, Directrice du programme Petites villes de demain, ANCT

Petites Villes de demain a été lancé par Mme la ministre Jacqueline Gourault en octobre 2020 afin d’améliorer les conditions de vie des habitants des petites villes et des territoires alentours en accompagnant les collectivités dans des trajectoires dynamiques et respectueuses de l’environnement.

La raison d’être du programme des PVD est d’améliorer la qualité de vie des habitants des Petites Villes et des territoires alentours, ce qui passe par le vivre ensemble en créant des espaces de centralité pour se retrouver.

Qu’est ce que le Programme Petites Villes de demain ?

Petites Villes de demain a été lancé par Mme la ministre Jacqueline Gourault en octobre 2020 afin d’améliorer les conditions de vie des habitants des petites villes et des territoires alentours en accompagnant les collectivités dans des trajectoires dynamiques et respectueuses de l’environnement.

Il renforce les moyens des élus afin d’aider les projets de revitalisation, tout au long de leur mandat.

PVD, c’est 1600 communes qui ont été sélectionnées par des préfets selon trois critères : moins de 20 000 habitants, ayant une fonction de centralité pour les territoires ruraux et présentant des signes de fragilité.

Dans le programme Petites Villes de demain, avez-vous un volet spécialement dédié au numérique ?

Nous proposons une boîte à outils aux élus, c’est ensuite à eux de choisir ce qu’ils veulent mettre en place dans leur commune en cohérence avec leur projet de territoire. Le numérique est une question centrale pour les citoyens, comme l’a mis en exergue la crise actuelle, et de nombreux dispositifs ont été mis en place comme des Conseillers numériques (4000 postes de conseillers numériques sont prévus, dont 1000 ont été validés concernant 700 territoires), ou dans la couverture numérique des territoires. Nous sommes dans le conseil et l’accompagnement pour du sur-mesure.

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Avec la crise, le phénomène de numérisation des commerces s’est accéléré. Que pensez-vous ?

C’est un volet indispensable, et la transition vers le numérique a été accélérée avec la crise. La bascule a été très rapide sur des dynamiques de transition forte pour les consommateurs et surtout pour les commerçants, cela impacte énormément leurs activités. Ils doivent s’adapter sur toutes les formes, que ce soit à la gestion de leur commerce ou encore la connaissance du numérique.

Il y a un impact plus global de la transition numérique sur la fabrique de la ville notamment sur les flux de logistique, le stationnement et la circulation qui peuvent être impactés. Petites villes de demain peut accompagner cette transition et permettre une réflexion et des actions globales et intégrées pour remettre du flux dans la ville, pour des centre-villes vivants et riches de leur qualité de vie. C’est une dimension très plurielle qui ne relève pas seulement de l’implantation de commerce, mais qui s’intéresse également à l’animation culturelle, la localisation des services publics, l’habitat, les mobilités…

Nous connaissons l’utilité des Datas pour les collectivités. Y a-t-il une aide sur la gérance de ces Open Datas afin de mieux connaître les personnes venant en centre-ville et leurs parcours ?

Il y a déjà d’une part un volet de diagnostic initial, dans le cadre du programme des Petites Villes de demain et du plan de relance, qui s’appelle “shopp’in” et qui est un diagnostic commercial financé par la Banque des territoires. Celui-ci permet de poser un premier bilan, de poser les bases d’une stratégie.

Action cœur de ville a déroulé avant des méthodes et des kits de données pour évaluer et analyser l’attractivité des centres-villes. Nous engageons les réflexions pour identifier ce qui serait utile pour les collectivités du programme Petites villes de demain.

Concernant les datas, la question ne se résume pas à la collecte et l’accès aux données : quel usage est prévu pour ces données ? quelle gouvernance de ces données est mise en place ? Autant de questions à appréhender dès le début de la démarche. Ces enjeux relèvent d’une réelle expertise pour éclairer et accompagner les élus à bâtir une stratégie cohérente et en lien avec les parties prenantes et les citoyens en particulier. Il y a un enjeu de sensibilisation, voire de formation pour les chefs de projet PVD qui sont dans des communes qui souhaitent s’engager. On a bâti avec nos partenaires un parcours de formation d’environ 3 jours avec des modules d’approfondissement : il y a peut-être matière à creuser ce sujet dans ces modules complémentaires.

Il est également possible pour les communes du programme d’être épaulées par des prestataires dans le cadre du pilier ingénierie du programme. On note un grand dynamisme sur la question commerciale et des données dans les zones rurales.

Par exemple, le maire de Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme) veut avancer sur le sujet de la data, avec un projet municipal autour du « Smart Village », ce qui permettrait de créer de la dynamique grâce à la récolte de données.

La Souterraine (Creuse), a réussi à diviser par deux les vacances commerciales par une approche très complète, qui ne se résume pas à tout numériser mais à faire appel à de nombreux leviers. Ils ont fait un choix politique en se concentrant sur une seule rue, en mettant en valeur les vitrines vides avec des artisans locaux pour les habiller, en offrant le loyer pour les trois premières années et en créant de l’animation culturelle.

Quel est le bon équilibre entre le numérique et l’humain selon vous ?

Le numérique est un outil puissant, et permet de tisser et entretenir des liens nouveaux et renforcés dans la société. Il peut malheureusement être également facteur d’exclusion… Il existe un enjeu majeur d’inclusion numérique qui ne touche pas seulement le commerce. La numérisation touche aussi la vie citoyenne, par exemple pour une déclaration d’impôt en ligne, qui peut mettre en difficulté certaines personnes qui ne sont pas à l’aise avec le numérique.

C’est pour cela qu’il existe des programmes pour aider l’utilisation du numérique bien qu’elle soit difficile dans un grand nombre de territoires ruraux.

La question de l’inclusion numérique touche également les commerçants eux-mêmes ; les organismes consulaires peuvent jouer un rôle structurant pour identifier et surmonter des difficultés, comme en témoignent différents retours de petites villes.

La raison de vivre du programme des PVD est d’améliorer la qualité de vie des habitants des Petites Villes de demain, ce qui passe par le vivre ensemble en créant des espaces de centralité pour se retrouver.

Comment imaginez-vous les centres-villes et le monde commerçant en 2030 ?

Les effets de la crise n’ont pas été homogènes au niveau national. Cela conforte encore l’impératif de trouver des solutions au niveau local.Par exemple, certaines Petites villes de demain nous font part d’un fort engouement retrouvé pour leurs centre-villes à l’issue des confinements en 2020 et 2021.

Ce n’est pas un constat homogène sur le territoire, et cela rejoint l’enjeu d’appréhender au sens large ce qui fait l’attractivité des petites villes. Par exemple, l’infrastructure numérique est fondamentale : c’est tout le sens de France Très haut débit. L’accessibilité, que ce soit ferroviaire ou routière, est également un enjeu pour l’État et les collectivités. Concernant la ville, chaque commune doit inventer son modèle de centre-ville où chacun trouve où vivre et vivre bien.

De manière rapide, et un peu mélangée, on peut citer des points clefs tels que : comment faire pour me soigner, où mes enfants vont être scolarisés et gardés, est-ce que je vais avoir du travail, est-ce j’ai un espace sympa pour travailler autre que chez moi et en restant en lien avec d’autres (espace de coworking), quelle est l’animation culturelle…