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Organisation des Poissonniers-Écaillers de France

Silvère Moreau, Président OPEF ; Pierre-Luc Daubigney, Secrétaire général ; Bernard Benassy, Vice-président

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Depuis 2019, l’UNPF et la Confédération Nationale des Poissonniers-Écaillers de France se sont réunies pour constituer l’Organisation des Poissonniers Écaillers de France (OPEF). En France, le secteur de la poissonnerie équivaut à 3 500 entreprises et plus de 10 000 salariés.

Il faut savoir qu’en particulier dans les zones rurales, les clients des poissonneries n’utilisent pas tous les outils numériques. Il faut aussi une solution pour ces publics

La crise sanitaire que nous traversons a accéléré la transition vers le numérique de notre société. Avez-vous eu l’impression que vos adhérents vous ont sollicité de façon plus importante à ce sujet ? Comment ont-ils vécu la transition numérique ?

Les artisans poissonniers ont été très résilients envers la transition numérique. Pendant cette crise, certains se sont mis à créer des sites internet ou à communiquer via les réseaux sociaux ou via leurs fichiers clients. Pour autant, les démarches ont été empiriques et décentralisées. Chacun y est allé avec l’outil qu’il jugeait le plus efficace, la profession ne s’appuyant sur aucun outil central dédié.

Notamment, alors que le numérique était peu répandu dans les poissonneries, et que d’ordinaire les clients viennent d’eux même dans nos poissonneries, certains sont allés directement chercher le consommateur en faisant appel au fichier clients, en communiquant par :

  • SMS ;
  • Posts sur les réseaux sociaux comme Facebook ;
  • E-mail.

Même si ces nouveaux modes de communication ont pu être utiles, cela restait souvent compliqué à gérer. La démarche de communication venant s’ajouter aux tâches quotidiennes des chefs d’entreprises.

Nous avons l’impression que les annonces du gouvernement concernant la transition numérique ne nous sont pas spécialement destinées. Il y a quelques années, la Banque Populaire a mis en place un système pour nous permettre de conserver les données de nos clients et surtout d’utiliser ces données. Ce système est très pratique mais son principal inconvénient est qu’il est assez cher.

Nous pensons que la mise en place d’un système similaire par le gouvernement serait une réelle avancée pour tous les artisans et serait un bon début pour faciliter la transition numérique. L’exploitation de ces données est capitale car nous permet de créer des fichiers clients pour vendre nos produits mais permet aussi d’avoir accès à des chiffres clés pour mettre en place des stratégies.

Cependant, il est important de prendre en compte un autre aspect tout aussi primordial qui est la recherche de nouveaux clients. D’ordinaire, les clients viennent d’eux même acheter dans nos boutiques mais avec cette crise, nous avons besoin d’une solution pour nous faire connaître par de nouveaux clients.

Nous avons bien conscience que le numérique permet de répondre à ces problèmes mais un accompagnement pratique est obligatoire pour nous aider et nous convaincre de prendre le virage de cette transition.

L’outil doit être :

  • rapide – simple – efficace – viable sur le long terme
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Il faut savoir qu’en particulier dans les zones rurales, les clients des poissonneries n’utilisent pas tous les outils numériques. Il faut aussi une solution pour ces publics.

Le SMS est beaucoup utilisé de nos jours donc nous pensons que c’est une bonne solution. Cependant, les gens reçoivent encore très peu de pub par SMS.

Certains artisans poissonniers ont simplement utilisé des SMS pour communiquer avec leurs habitués et prendre leurs commandes, mais nous pensons que la véritable solution serait une application personnalisée pour chaque poissonnier qui permette de communiquer rapidement et efficacement mais aussi avec un système qui regroupe et traite les réponses des clients et qui engendre une alerte au poissonnier quand le client vient chercher sa commande.

Il faut savoir qu’en particulier dans les zones rurales, les clients des poissonneries n’utilisent pas tous les outils numériques. Il faut aussi une solution les seniors et qui maîtrisent très peu les nouveaux outils mais qui représentent pourtant une bonne partie de nos clients.

Comment voyez-vous la numérisation de nos centres-villes ? Comment appréhendez-vous l’évolution du numérique ? Comment imaginez-vous le centre-ville et les commerçants en 2030 ?

Aujourd’hui, nous constatons que les poissonniers comme les autres métiers de bouche s’en vont en dehors des centres-villes. Nous regrettons cela mais c’est une réalité. Depuis 30 ans, les mairies et le gouvernement ont mis en place des politiques qui ont eu pour objectif de « vider les centres-villes ». Au travers de réformes comme l’obligation d’avoir des places de parking, de limiter les odeurs « nuisibles » ou encore l’augmentation des taxes en centre-ville.

Nous constatons que beaucoup de centres-villes sont devenus des musées et se sont vidés des commerces. Pour faire revenir en centre-ville les boutiques, des artisans poissonniers et les faire revivre, il faut une volonté politique qui réforme ces règles sur les places de parking, qu’on puisse décharger nos camions sans restriction et que les taxes soient plus adaptées.