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Frédérique Macarez, Maire de la Ville de Saint-Quentin

Frédérique Macarez, Maire de la Ville de Saint-Quentin

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Saint-Quentin est une ville de 54.000 habitants dans le département de l’Aisne. Elle rencontre des problématiques de ville moyenne, mais elle a pour particularité d’avoir une zone de chalandise importante. Elle se situe à proximité de nombreuses villes rurales.

Le centre-ville est agréable et pratique à vivre. Avec la réouverture des commerces, on observe un appétit très fort de la part des habitants de se rendre dans des lieux de vie, de se rencontrer les uns les autres. Les commerçants sont très satisfaits de la fréquentation.

Le numérique est omniprésent dans nos vies quotidiennes.

Avez-vous l’impression que vos administrés sont de plus en plus en demande en matière de numérique ?

L’obligation de la part de l’État d’utiliser le numérique a été brutale. Par exemple, si on ne possède pas de mail, on ne peut pas prétendre à des droits à Pôle Emploi. Cette nécessité de posséder des outils numériques s’inscrit dans un mouvement de long terme. Nous y travaillons depuis plusieurs années.

Nous avons ouvert 11 points de conseil numérique dans la ville. Des conseillers aident les habitants dans leurs démarches en ligne et dans l’utilisation des outils informatiques.
L’aide ne désemplit pas. Les outils de médiation ont vocation à durer. Les différentes générations rencontrent des difficultés spécifiques. L’accompagnement rend les usagers à l’aise. Ils peuvent ainsi prendre confiance en eux.

Pour la vaccination, la mairie a privilégié le téléphone pour aider à prendre des rendez-vous, car le public concerné (des populations plus âgées) a trop de mal avec des plateformes comme Doctolib.

Cette année a vu l’ouverture d’un bus France service, en pied d’immeuble, dans des lieux plus éloignés des services publics. La mission donnée par la mairie était de parler avec les habitants. Ils étaient en manque de contacts sociaux, ce qui a contribué à la réussite de l’initiative. A partir de ces contacts, les agents de la ville peuvent aider les gens dans leurs démarches.

Le numérique vient faciliter la vie, mais les pouvoirs publics doivent laisser le choix aux citoyens de faire leurs démarches en ligne ou en physique. Il ouvre de nombreuses possibilités, mais il ne remplace pas le reste. Aujourd’hui, on reçoit moins de monde dans les guichets publics. On peut leur consacrer plus de temps, d’autant plus que les personnes qui sont là ont réellement besoin d’aide.

Comment le Click&Collect et les outils numériques commerçants se sont développés à Saint-Quentin ?

Le numérique est formidable pour le commerçant et pour le client, mais il n’est pas automatique. Le fait de décréter qu’un outil est le bon n’entraîne pas immédiatement une adhésion de la part des commerçants et des usagers. Il faut donc accompagner les commerçants et vulgariser les technologies.

Pour une bonne transition vers le numérique, il faut consacrer du temps, qui s’ajoute au reste des tâches à faire. Il faut visibiliser son magasin en ligne, avoir des outils numériques au sein de la boutique…

Si une ville lance un outil comme du Click&Collect, elle doit embaucher un temps plein dessus. Elle doit aussi planifier le développement de l’outil et doit savoir que l’outil a vocation à être utile sur plusieurs années. Pour cela, la mairie doit former les commerçants et faire de la communication.

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Sur la plateforme commerçante « saint-quentin-commerces.fr » crée par la mairie, 300 commerces sont référencés. L’objectif est d’accroître le nombre de commerçants. Ils sont réunis sur un site, et sur une application mobile qui fonctionne très bien, puisque le téléphone est toujours à portée de main. Il faut un effet de masse pour que ce genre de plateforme fonctionne. On doit y consacrer du temps et de l’argent. La mairie embauche 2 services civiques à cette fin.

Le marketing pour les commerces des centres-villes devrait être pensé comme celui des centres commerciaux, dont les stocks sont disponibles en ligne.

Le Click&Collect des lieux de restauration a très bien fonctionné pendant les fermetures. Ils ont certainement élargi leur clientèle. Les opérations commerciales doivent être percutantes, courtes, avec une participation massive des commerçants.

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Avec le numérique se pose la question de l’Open Data et de son utilisation. Qu’en est-il à Saint-Quentin ?

La question de l’Open Data passe beaucoup par l’analyse des flux piétons et automobiles. On peut avoir des outils techniques, qui mesurent la fréquentation piétonne par exemple.

Nous avons lancé une étude avec la Banque des Territoires dans le cadre du programme Action cœur de ville. Nous allons définir une stratégie de marché, qui pourrait peut-être nous faire acheter une plateforme commerciale. Cette étude a pour vocation d’éviter d’avoir des outils épars. Il faut bien poser les sujets par rapport à la ville en question. Nous n’avons par exemple pas besoin de smart parking.

Quel est votre regard sur l’évolution des centres-villes d’ici 2030 ?

Nous nous posons la question de la livraison en centre-ville. Des sociétés viennent vers la mairie pour trouver des lieux de livraison du dernier kilomètre. Les grands groupes qui étaient en périphérie se recentrent actuellement.

Dans le centre-ville, le client vient chercher du service, du produit, un concept. Les clients veulent des horaires adaptés, un vendeur souriant, de la décoration qui change de temps en temps… Ils veulent passer un bon moment, lorsqu’ils viennent en centre-ville.

Les centres-villes font partie de la vie des français.