Observez-vous des disparités sur le territoire en termes d’adaptation au numérique? Observez-vous des disparités par rapport aux différents commerçants et artisans ?

Il y a effectivement des disparités évidentes en termes d’adaptations à ces nouveaux outils comme nous avons pu le voir tout au long de cette crise avec la concurrence des grandes firmes de distribution qui est devenue déloyale. Les grands commerces logistiques comme Amazon créent une addiction chez les consommateurs.
La distribution est aujourd’hui omnicanale, il y a une très grande différence entre les traitements logistiques des grandes firmes et celles des commerçants indépendants.
Nous souhaitons que le traitement des entrepôts logistiques soit plus équitable et que les grandes firmes de distributions comme Amazon soient régies par les mêmes règles que les commerçants physiques.
Nous avons l’intention de remédier à ces inégalités que je considère comme des anomalies constitutionnelles et législatives.
Aujourd’hui, beaucoup de maires font un travail très important au niveau de la création d’applications ou de solutions numériques pour les commerçants, bien que cela diffère en fonction des régions.
Cependant, je soutiens que le développement du numérique est possible dans les petites villes aussi bien que dans les grandes et que l’appropriation du numérique chez tous les commerçants peut être le moyen de rééquilibrer la concurrence inégale due à la crise.
Je souhaite que tous se mette en pleine action pour développer le numérique dans notre pays. Pour ma part, je préconise que tout le dispositif de la numérisation : vente en ligne, Click & Collect, livraison soit porté une coopérative financée par les commerçants, professions libérales et si possible par la collectivité, via les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) de centre-ville.
Rappelons également que le gouvernement apporte des aides aux collectivités locales pour favoriser le développement du numérique dans ses régions. C’est pourquoi je suis très optimiste à ce sujet bien que cette transformation reste lente au démarrage.
Au niveau des différents types de commerces, il existe des disparités. Les commerces alimentaires peuvent utiliser des applications qui permettent d’améliorer leurs ventes (de 5% à 15% de ventes en plus) mais cela reste très limité en terme de grande diffusion tandis que le « Click & Collect » pour les commerces non-alimentaires peut être un atout en ces temps de crise sanitaire.