La crise que nous traversons a montré un phénomène d’accélération du développement numérique. Vous qui fédérez des entreprises alimentaires de proximité, quel est votre regard vis à vis de la situation ?
Pendant la pandémie, de nombreux français sont passés à l’achat à domicile. Le numérique semble aujourd’hui inévitable, mais il concerne différents plans. Il peut aussi bien concerner la vitrine en ligne sur le site internet de l’entreprise que la vente en ligne.
- Depuis le début de la crise sanitaire, les artisans et commerçants alimentaires n’ont pas fermé leur entreprise pour la grande majorité sauf lorsqu’ils exerçaient sur marché durant le premier confinement.
- Face aux demandes de certains clients qui craignaient de sortir, certains professionnels ont développé la vente en ligne. Mais elle exige de la logistique, les petites entreprises ne peuvent pas dédier une personne à ce service, ni dédier une personne à la livraison des produits.
Bercy a dégagé des millions d’euros dans la reconversion numérique. Mais comment appliquer cela aux petits commerces ? Les fonds des régions ne sont utilisés qu’à hauteur de 30 %, faute de formation numérique. Il y a une action de sensibilisation forte qui doit être opérée.
La réouverture du secteur de la restauration va être difficile en termes de rentabilité. Les restaurants et les bars en sont à 10 mois de fermeture depuis mars 2020. Ils connaîtront une jauge de 50 % sur les terrasses, ce qui pose des problèmes de rentabilité. Le couvre-feu à 21 heures limitera considérablement le temps que passeront les français au restaurant et sur les terrasses.
Les ventes à emporter représentent moins de 10 % du chiffre d’affaires des commerces alimentaires et des restaurants, pourtant la vente à emporter demande une quantité de travail supplémentaire. Beaucoup ont arrêté ce service au bout de quelques semaines, faute de rentabilité.