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Christine Caron, Adjointe au maire commerces et vie économique, Ville de Viroflay

Christine Caron, Adjointe au maire commerces et vie économique, Ville de Viroflay

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Ville des Yvelines, située à 16,5 km de Paris et en bordure des Hauts-de-Seine. La ville de Viroflay compte 16 129 habitants.

Je pense que la mort des centres-villes est derrière nous car il y a aujourd’hui un regain d’intérêt pour nos cœurs de villes, les habitants concernés s’emparent avec plaisir de ce sujet.

Aujourd’hui le numérique est devenu incontournable dans notre vie quotidienne.

Avez-vous le sentiment que vos administrés sont de plus en plus en demande d’aide concernant le numérique ? Si oui, comment votre ville leur vient-elle en aide ? Avez-vous le sentiment que cette démarche devient naturelle ?

Avec la crise, la demande d’aide au développement numérique s’est accélérée mais cette demande n’est pas récente puisque le numérique est devenu indispensable dans nos vies depuis plusieurs années déjà. Le numérique nous offre des services et des opportunités mais l’appropriation de cet outil n’est pour autant pas naturelle pour tout le monde. Les plus jeunes ont de meilleures facilités ainsi que les personnes qui travaillent avec ces outils au quotidien tandis que d’autres personnes comme les seniors ont plus de mal à s’approprier ces nouvelles méthodes de communication.

Au niveau des communes, nous avons un devoir d’accompagnement car l’utilisation du numérique va devenir de plus en plus incontournable. Nous devons sensibiliser et démontrer la valeur ajoutée que le numérique apporte dans nos vies.

Avant d’aller plus loin, quelques mots pour décrire très rapidement notre commune. Viroflay est située en Ile-de-France à 6 km de Paris, dans le département des Yvelines, à côté de Versailles.

Commune d’environ 16 000 habitants, ses points forts sont une formidable desserte en transports en commun et un cadre très verdoyant (entre les bois de Meudon et de Ville d’Avray). Une population jeune qui se renouvèle, des équipements sportifs récents, un patrimoine historique préservé. Sur le plan économique, Viroflay compte 250 commerçants, 6 séances de marchés par semaine, 200 créateurs et artisans, une ZAE et 4 000 emplois.

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A Viroflay, nous avons commencé cette transformation numérique il y a déjà quelques années avec la mise en place :

  • D’un site internet pour faciliter l’accès aux différents services publics ; les annuaires des commerçants, professions médicales, associations ;
  • D’une billetterie en ligne pour les conférences et les spectacles ;
  • D’une visibilité sur les réseaux sociaux ;
  • D’un portail famille pour les démarches d’inscriptions (écoles, centres de loisirs) ;
  • D’un service en ligne pour la médiathèque

Pendant la Crise, nous avons poursuivi cette transformation avec :

  • Un service de Click & Collect au sein de la bibliothèque municipale ;
  • La retransmission de tous les conseils municipaux en direct ;
  • La mise au point par le maire de rendez-vous hebdomadaires en live avec les administrés ;
  • Le développement d’un Facebook local qui regroupe les administrés et les acteurs économiques de Viroflay.

Pour preuve, Viroflay est labellisée depuis 5 ans ville internet “@@@” ce qui illustre bien la volonté politique de notre ville.
Nous ne voulons laisser personne sur le côté, c’est pourquoi nous avons mis en place des ateliers pour former en particulier les seniors qui ont le plus de difficulté avec cette prise en main.

Pour les commerçants et artisans nous avons beaucoup parlé de la vente en ligne, du Click & Collect ou encore de la livraison. Qu’en est-il à Viroflay ? Avez la crise, avez-vous ressenti une accélération des dispositifs ?

Depuis 2018, nous avions commencé à analyser la situation, à tester certains outils mais très vite, nous avons fait le choix d’adopter une démarche personnalisée au niveau de la formation, car les niveaux des acteurs économiques au regard du numérique étaient vraiment hétérogènes.

Nous avons alors commencé à travailler avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et des associations pour donner un maximum de chance à nos commerçants en leur offrant un accompagnement grâce à des diagnostics personnalisés.

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Pendant le premier confinement, la création de la page Facebook spécifique aux acteurs économiques a été un réel levier pour nos commerçants. C’est un outil simple qui a créé une véritable connivence entre tout le monde et a permis d’entraîner les commerces aguerris ou non dans cette aventure numérique avec beaucoup de tolérance et d’inspiration mutuelle. Les commerçants publient sur cette page leurs offres, les nouvelles de leur commerce, leurs ressentis pendant le confinement, des conseils.

Cette page fédératrice est très utile aussi pour les acteurs dont l’offre varie par nature (ressourcerie, tiers lieu, menu des restaurateurs pour la vente à emporter, créateurs).

Pour le détail plus fin des coordonnées ou des actions mises en œuvre par chacun, nous avons créé un onglet « commerce et vie économique » sur le site de la ville pour préciser quasi quotidiennement les ouvertures (ou non du fait des mesures sanitaires), les horaires, les modalités de ventes des magasins (Click & Collect, Call & Collect, livraison…).

Aujourd’hui, il est devenu impensable d’ouvrir une boutique physique sans relais numérique quel qu’il soit. C’est une très grande évolution quand on sait que beaucoup de commerçants ne souhaitaient pas s’intéresser aux nouveaux outils avant la crise sanitaire. Je pense qu’au niveau de l’utilisation du numérique, nous avons atteint une maturité qui va nous permettre d’aller vers quelque chose de plus poussé, de plus efficace. Certains ont même créé leur boutique en ligne pendant le confinement. Nous travaillons à ce sujet avec la communauté d’agglomération.

Nous avons aussi développé, depuis, un corner numérique en mairie piloté par notre manager de centre ville qui propose des ateliers ou des accompagnements individuels grâce à des tutoriels de prise en main des outils de base pour un premier niveau de visibilité numérique.

Il faut aller dans cette transition petit à petit pour pouvoir ensuite embrasser des projets plus grands comme la mise en place de Marketplaces mais en emmenant le maximum d’acteurs locaux dans ce mouvement.

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Le numérique est aussi très utile pour faire participer l’écosystème local. Dans le cadre du projet de restauration de notre halle marchande, nous avons mené une enquête en ligne auprès des administrés, puis restitué les résultats de l’étude menée à l’issue en direct sur les réseaux. Les possibilités sont multiples et permettent d’adresser un plus grand nombre.

En résumé :

  • Un accompagnement individualisé soutenu par la ville, les instances consulaires CCI et CMA : diagnostic et formation ;
  • Le développement d’outils fédérateurs simples et efficaces FB, Instagram, site et mail ;
  • Des commerçants solidaires qui s’inspirent les uns des autres.

Comment imaginez-vous les centres-villes et le monde commerçant à l’horizon 2030 ?

Le centre-ville de demain, je l’imagine ainsi :

  • Un centre-ville connecté physiquement et numériquement ;
  • De réelles expériences commerçantes ;
  • Des circuits commerciaux mieux développés ;
  • Des parcours de tourisme verts et patrimoniaux ;
  • Plus de pistes et de cheminements dédiés aux mobilités douces ;
  • Plus de proximité, de rencontres, d’expériences partagées, en profitant du numérique pour créer ou recréer du lien ;
  • Un centre-ville souple, agile et apaisé.

Je pense que la mort des centres-villes est derrière nous car il y a aujourd’hui un regain d’intérêt pour nos cœurs de villes, les habitants concernés s’emparent avec plaisir de ce sujet. Je pense que c’est ce mouvement que nous et les instances devons encourager.