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Action Cœur de Ville

Rollon Mouchel-blaisot, Préfet – Directeur du programme national Action Cœur de Ville

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Action cœur de ville faisait déjà de la vitalité des centre-ville, notamment commerciale, une priorité, la crise en renforce l’urgence. C’est un enjeu sociétal majeur. Mobilisation générale !

Rappel de la stratégie du commercer dans le plan Action Cœur de Ville :

  • Comment organiser la reprise de vie en centre-ville en toute sécurité pour rassurer les habitants ?

Le programme Action Cœur de Ville apparaît plus que jamais nécessaire et la crise actuelle que nous traversons justifie la pertinence de ses objectifs.
Important de rappeler la stratégie globale visant à consolider la vitalité des centre-ville, stratégie qui était en train de porter ses fruits.

🡪 Beaucoup d’actions en cours mais nécessité de les amplifier par des mesures fortes afin que les habitants puissent continuer de trouver en centre-ville tous les commerces et puissent se sentir également en sécurité 🡪 « stratégie globale »

Panorama général de la stratégie :

  • Programme national Action Cœur de Ville est axé sur le fait qu’on souhaite remettre des habitants, des services et des commerces dans le cœur de nos villes 🡪 arrêt de l’étalement urbain et instaurer des conditions favorables pour que les habitants reviennent habiter en centre-ville avec des logements rénovés, des services consolidés et un maximum de commerces
  • Politique globale pour le commerce en cœur de ville en partant du logement (400 000 logements vacants en cœur de ville) afin d’attirer la population, qui consommera, et un accès au centre-ville plus facile (mobilités, stationnement, transports…) pour avoir envie de résider ou de se rendre dans le centre
  • Soutien à l’amélioration du cadre de vie avec des politiques d’aménagement urbain ambitieuses : rues et quartiers agréables pour faire ses courses, verdir le centre-ville, soin architectural et paysager, patrimoine, …
  • La loi Elan a prévu un certain nombre d’outils (ORT notamment) pour une meilleure régulation commerciale et dissuader des implantations trop importantes en périphérie qui pourraient mettre à mal les opérations de revitalisation commerciale engagées en cœur de ville

Mesures générales déjà engagées pour trouver un meilleur équilibre et un cadre de vie favorable au commerce :

  • Nouveaux outils pour faciliter l’installation des commerces avec, par exemple, prise en charge des loyers par les municipalités, rénovation des marchés et halles gourmandes afin de privilégier les circuits courts
  • Numérisation et digitalisation des commerces de proximité immédiate les rendant plus qualitatifs et concurrentiels/plateformes numériques hors-sol ;
    requalification/restructuration de locaux commerciaux avec des investissements de la Banque des Territoires et de l’EPARECA (ANCT maintenant) notamment
  • (Re)mettre en avant un certain nombre de métiers de la réparation et du recyclage 🡪 redonner son titre de noblesse à des professions comme la cordonnerie ou à des nouvelles comme les dépanneurs numériques

Objectifs confortés par toutes les réflexions actuelles :

  • Adapter un certain nombre de lieux de façon durable aux conditions sanitaires en vigueur : magasins de centre-ville, marchés, halles …
  • Prévoir de nouveaux espaces pour les marchés et les halles et préserver ce lien social ; « Il est important que les marchés et halles puissent rouvrir le plus tôt possible dans des conditions sanitaires appropriées»
  • Consolidation des cœurs de ville : protection des espaces naturels et de la biodiversité, arrêter d’éloigner les citoyens de leur travail et des aménités 🡪 modes de transports plus doux et adaptés
  • Relocaliser l’activité : conforter le tissu industriel des villes et petites villes

Questions/Réponses :

  • Le programme Action Cœur de Ville est un programme solide qui doit impacter positivement le dynamisme et le renouveau des centres-villes. Avec la crise sanitaire que nous traversons, tout est bouleversé. Comment voyez-vous la suite pour le programme ?

Effectivement, un certain nombre de commerces sont impactés, voire pour certains d’entre eux menacés de disparition. Il faudra que notre organisation de demain ne soit pas celle d’hier. ACV est en pointe sur ces enjeux sociétaux qu’il adressait déjà car il promeut une approche globale, durable, partenariale et décentralisée. Sans faire de grands discours, promouvoir des villes à taille humaine où il fait bon vivre et travailler, mettre fin à l’étalement urbain et à l’anarchie des zones périphériques, redonner de la vitalité au commerce de centre-ville, privilégier l’inclusion à l’isolement et adapter la ville au changement climatique, valoriser le patrimoine qui rassemble autour d’une identité forte…sont plus que jamais d’actualité.

Quelques exemples :

  1. Toute une série de mesures pour faciliter l’acte de consommation : animation, carte de fidélité sur le net pour les commerces de centre-ville, développement de tout ce qui favorise l’installation de commerçants (boutiques à l’essai)
  2. Financer des équipements sanitaires
  3. Montée en puissance des sociétés foncières pour avoir des cellules plus adaptées et des loyers plus modérés et plus flexibles pour favoriser la pérennité des activités commerciales
  4. Numérisation des commerces et des centre-ville représente de nombreux atouts : vitrine physique au catalogue virtuel ainsi que des « marketplace », importance de collecter les achats chez les commerçants de centre-ville : pérenniser la relation clients-commerçants et populariser les « drives » et aider les commerces de centres-villes à développer la livraison à domicile, que cela devienne un acte courant qui développe leur chiffre d’affaire mais à partir de leur magasin
  5. Nouvelle organisation du commerce de proximité de façon omnicanale à la fois physique, collecte, livraison, mais aussi numérique, et résolument le faire à partir des commerces de centre-ville et pas uniquement à partir de plateformes virtuelles hors-sol
  • On a vraiment beaucoup de demandes de la part des collectivités. Action Cœur de Ville est une priorité du Gouvernement mais ne faudrait-il pas l’étendre aux nombreuses villes qui demandent qu’on les aide ?
  1. ACV concerne 222 villes « moyennes » de métropole et d’outre-mer qui exercent un rôle irremplaçable de centralité. . C’est déjà plus d’un quart de nos concitoyens qui sont concernés. Mais d’autres villes veulent aussi agir. La ministre de la cohésion des territoires Jacqueline GOURAULT a élaboré au nom du gouvernement un programme spécifique pour les « petites » villes dont l’annonce a été décalée à cause du report des élections. Il sera doté de moyens consistants et il y aura bien entendu une grande synergie entre les deux programmes car petites comme moyennes villes ont les mêmes défis à relever.
  2. Plusieurs centaines de millions ont déjà été engagés par l’État et ses partenaires financiers dans 222 villes pour soutenir le commerce sous toutes les formes possibles
  3. Concernant le FISAC qui se clôture cette année, nous avons convenu avec le Ministère de l’économie que les subventions allouées aux collectivités mais non encore engagées pourraient être redéployées vers des actions jugées plus prioritaires dans le nouveau contexte de crise sanitaire
  4. Fonds National de Solidarité en provenance de Bercy qui va venir aider de manière directe les commerçants et les artisans, indépendants et restaurateurs, en urgence pour éviter la faillite
  5. Sous l’égide du Ministère de la Cohésion du Territoire, une réflexion a été engagée pour instaurer un fonds spécifique de soutien au commerce des centres-villes, avec une capacité d’agir rapide vue l’urgence; il serait donc complémentaire pour soutenir les actions locales de modernisation
  6. Plusieurs mesures inédites mises en place : un fond pour les commerces de centre-ville ainsi que des villes plus importantes qui prendraient des mesures d’aides d’allègement fiscal pour permettre aux commerçants de centre-ville de s’entretenir et pourraient être étendues à des villes plus importantes, de plus de 3500 habitants : imaginer un outil fiscal qui encourage les particuliers à investir dans les cellules commerciales, les rénover et à les proposer aux commerçants avec des loyers modérés qui correspondent d’ailleurs à la réalité économique actuelle, comme l’aide fiscale « Denormandie dans l’ancien » le fait pour encourager l’acquisition-rénovation de logements anciens
  7. Un autre outil fédérateur se déploie très bien, c’est l’ORT (opération de revitalisation de territoire) ; il est à la disposition des collectivités pour mener un projet global de territoire tourné prioritairement vers le renforcement des fonctions de centralité qui bénéficient à toute la population. Signé par l’agglomération et sa ville principale, l’Etat et tous les partenaires intéressés, il entraine de nombreux avantages juridiques et fiscaux, y compris dans le domaine de la régulation des implantations commerciales. Il est bien sûr la prolongation d’Action cœur de ville mais surtout ouvert aux villes plus petites ou plus importantes volontaires.

Avant les élections, 247 villes avaient signé une ORT dont 103 par des villes non ACV, confirmant la pertinence de ce dispositif créé par la Loi Elan.